Après son terroir, le terradou parcouru lors de notre précédent trimestriel, voici une autre partie de Marseille que nous allons redécouvrir ensemble : la vingtaine d’îles et d’îlots dispersés dans la rade, fréquentés dès la Préhistoire, comme en témoignent des haches polies et autres outils en silex retrouvés à Riou et Maïre, des terres émergées dont le passé ou le présent peuvent être déclinés de bien des manières. La plus connue, à n’en pas douter, restant If grâce à la plume talentueuse d’Alexandre Dumas. S’y ajoutent bien d’autres curiosités comme les étonnantes silhouettes architecturales de l’hôpital Caroline, de la Maison des pilotes, ou la ferme élevant des loups… qu’en d’autres mers on appelle bars.
Qui n’a ancré au plus profond de sa mémoire des souvenirs, qu’ils soient d’enfance ou non, telle une édition du Comte de Monte-Cristo dans la Bibliothèque Verte ou La Pléiade ? Pour d’autres, l’une des versions de films interprétés par Jean Marais ou Pierre Niney selon les générations, voire une « sortie en mer » à bord d’une « navette touristique », croisant de nombreux bateaux de plaisance et bâtiments de toutes les dimensions jusqu’aux porte-conteneurs et navires de croisières géants, des promenades se transformant parfois en épopée sur des flots sinon « démontés », du moins agités par une « grosse houle » !
Certaines de ces îles sont proches ; d’autres plus au large, tel le Planier entouré de récifs à fleur d’eau, dont le phare se découvre parfois depuis le pont ou les hublots d’un ferry s’en allant ou revenant de Corse… Tandis qu’au Frioul, le « village », relevant administrativement du 7e arrondissement, est habité « à l’année », d’autres sont quasiment désertes, hérissées de balises, abandonnées aux gabians, de véritables terras incognitas, sanctuaires pour des espèces végétales et des oiseaux à protéger… Désormais considérées comme des lieux d’évasions pour les citadins marseillais, mais aussi des touristes français et étrangers désireux de découvrir leurs petites plages, anses, criques aux eaux cristallines et falaises parfois abruptes et autres curiosités, elles offrent des sites de baignades et de visites agréables ouverts sur la baie, mais dont la fréquentation, si l’on n’y prête garde, pourrait compromettre l’équilibre écologique.
En cette période estivale 2025, il nous a semblé utile de rappeler plusieurs pages de l’histoire de ces archipels, ressuscitant leurs aspects insolites, voire méconnus… Et ainsi, grâce à des spécialistes familiers des lieux, à des amoureux de la nature qui vous feront partager leurs connaissances, cet ensemble insulaire n’aura quasiment plus de secrets cachés. Il n’est que temps pour vous de les suivre… Bonne visite !
Patrick Boulanger,
Directeur de la Revue Marseille