Plus sûrement que la Canebière, les chansons marseillaises sont allées et vont
encore «au bout de la terre».
Populaires, ce qui est par essence la nature de la
chanson, c’est-à-dire fortes, simples, naïves, elles sont chargées de soleil, de mer
et d’amour, gonflées de tous les rythmes, parées de toutes les couleurs et de toutes
les senteurs méditerranéennes. En dehors de Marseille, aucune autre ville excepté
Paris n’a fait de la chanson l’un des attributs les plus puissants de son identité.
A travers elle, Marseille a développé, a mûri, a perfectionné au fil des temps un
«genre» qui, avec Scotto, Sarvil et Alibert, a connu dans les années 1930 une
exportation triomphale vers la capitale et s’est renouvelée depuis avec une
génération qui fait de la «planète» Marseille d’aujourd’hui, avec ses divers courants
(rap, reggae, ragga, rock…), sur d’autres rythmes et avec d’autres paroles, un pôle
majeur et singulier de la création musicale «chansonnière». Vingt ans après son
n°145 sur «100 ans de chansons» (dont certains articles sont repris ici), la revue
Marseille a choisi de faire un tour d’horizon et une mise à jour de cet élément
fort de la culture populaire marseillaise qu’est la chanson, depuis la Pastorale ou
Gelu jusqu’à Massilia Sound System et Quartiers Nord.
Pierre ÉCHINARD