Évoquer Marseille et ses 111 quartiers, c’est affirmer la réalité patrimoniale d’une
ville à la fois une et plurielle en géographie, en populations comme en lieux de
vie et de mémoire, aussi bien qu’en devenir.
Cette nouvelle livraison consacrée à ce sujet inépuisable met cette fois-ci l’accent,
entre terre et mer, sur les îles du Frioul et sur les quartiers sud-littoraux, mais
elle s’écarte aussi des définitions administratives pour faire place à des ensembles
plus réduits qui, compte tenu du vécu et de l’affectif de leurs habitants, méritent
l’appellation de «quartiers de cœur». Tels apparaissent à des titres divers : pour
Lucienne Brun, la zone de transition entre Saint-André et Saint-Louis, pour JeanBaptiste Giovannoli, la cité Michelis et pour Arnaud Mathiotte, le Roy d’Espagne
qui fête aujourd’hui ses cinquante ans. Enfin, ouvrant sur l’avenir, Marseille met
«le cap à l’Est» pour évoquer la monumentale refonte entreprise dans les vastes
espaces qui s’articulent dans les environs du parc du 26e Centenaire.
Par ailleurs, il nous a semblé judicieux de recourir à la toponymie pour affirmer
la lointaine identité des lieux en reprenant une longue étude de Charles Rostaing
(aujourd’hui introuvable) parue dans la Revue voici soixante ans et en la prolongeant par celle actuelle de François Barby qui souligne le rapport «médiéval»
entre noms de famille et noms de quartier.
Pierre ÉCHINARD